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Il émergeait, là, au loin, au-delà d'un horizon de brique et de métal; derrière les nuées cuivrées parsemées de veines bleues et violettes. Accompagné de quelques étoiles curieuses de le voir apparaître. Le soleil se levait, et avec lui, la ville, qui dans un grand cri fait de vrombissements, klaxons, plaintes lointaines et grincements de voies de métro, éveillait, à son tour, les habitants de la métropole:  les hommes. 

Je voyais le jour se lever comme j'avais vu le monde renaître. Après de longues heures de pénombre, de chaos soupçonné, de peur, de désordre la lumière vient et réanime l'inanimé. Nous étions la lumière. Ils étaient promis à une disparition prochaine.

Dénués de ressources,  l'humanité aujourd'hui paisible, ne connaissait aucun repos. Elle vivait dans les vestiges d'un monde autrefois glorieux, vêtue de lambeaux, les côtes apparentes, la gorge sèche et nouée par la terreur, ne sachant que faire ou même où aller. Leur maison qui était autrefois leur alliée, qu'ils avaient tenté de domestiquer, s'était vengée à coups de ras-de-marée, de tornades et d'éruptions. Et ils se sont rendus compte, bien trop tard, qu'ils n'étaient maîtres de rien ,si ce n'est de leur destruction.  

Nous arrivâmes sur la Terre en l'an ****, notre planète mère  ayant atteint le terme de son existence implosa et nous fûmes condamnés, nous, Hylis, à errer dans l'espace sans repos. Braconnés par des races barbares , nous ne connûmes nulle paix pendant bien des années, jusqu'à ce que nous atterrîmes sur cette astre à première vue abandonné.  

L'eau que nous trouvâmes était noire et rance, la végétation, tenace et féroce , l'air irrespirable, la terre, immergée ci-et-là, formant des îlots au milieu d'une mer de sel. Le vent soufflait sur des plaines de déchets en tous genres, renversait les restes d'une civilisation évoluée (ou tout du moins, capable d'écrire) dont il ne restait aucune trace de vie; que des restes. 

Cela ne nous empêcha pas de nous y installer, de faire ce que nous faisons le mieux, restaurer. La végétation, la faune, les eaux reprirent des teintes et des allures propices à la vie , dans les lieux que nous avions investis. Cela dit, nous laissâmes les villes à la flore qui s'y répandit avec tant d'aisance que nous n'avons osé l'en dérober. Nous aurions dû. Car c'est là-bas que se terraient les derniers Hommes. Là-bas qu'il se cachaient. 

Les humains étaient des petites créatures sans poils, sans crocs, sans griffes ni écailles, à première vue inoffensifs et pourtant, capable de vous ruiner un écosystème et une atmosphère à une vitesse fulgurante. La découverte de cette espèce agita bien assez tôt les esprits des miens qui d'une part voulaient se débarrasser de cette espèce parasite et de l'autre, ne pouvaient se résoudre à priver un autre peuple de sa planète...

C'est ainsi, et au terme de plusieurs tribulations, qu'enfin, nous aperçûmes l'once d'un compromis. 

Les Néocités étaient nées. 

"So heaven, if you sent us down
So we can build a playground

For the sinners to play as saints
You'd be so proud of what we've made"

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